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OMC Mandelson met en garde contre un échec à cause de la banane

Le commissaire européen au Commerce Peter Mandelson a mis en garde jeudi contre un échec des négociations à l'OMC à cause du conflit autour des droits de douane pour la banane en Europe, qui oppose l'UE à des pays d'Amérique latine.

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Mercredi, l'Union européenne a fait un geste en se disant prête à accepter une proposition de compromis du directeur général de l'OMC, Pascal Lamy, sur la réduction de ces droits, exigée par plusieurs pays latino-américains et les Etats-Unis. "Pascal Lamy a présenté une proposition à prendre ou à laisser. Personne n'est entièrement satisfait par cette proposition", a déclaré M. Mandelson, lors d'une conférence de presse à Bruxelles. "Mais soyons tout à fait clairs", a-t-il ajouté. "Si elle n'est pas acceptée, nous ne pourrons pas nous mettre d'accord sur les produits tropicaux (l'un des dossiers épineux en négociation à l'OMC, ndlr), et alors il n'y aura pas d'accord sur le cycle de Doha", a-t-il dit. "C'est pour cela que l'UE n'a pas rejeté cette proposition. Si d'autres veulent le faire, alors ils devront assumer une grande responsabilité dans l'échec du cycle de Doha", a-t-il dit.

Un accord doit encore être trouvé avec les pays latino-américains. Jeudi, un diplomate sud-américain a indiqué que les pays latino-américains étaient tout proches d'un accord avec les Européens sur ce dossier. "Nous sommes certains de pouvoir nous mettre d'accord sur quelque chose. Nous sommes tout près (d'un accord) même si nous n'y sommes pas encore tout à fait", a déclaré à l'AFP à Genève le diplomate, qui a requis l'anonymat.

Les pays en développement dits ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) ont jugé pour leur part "inacceptable" la proposition faite par M. Lamy, menaçant de bloquer les négociations du cycle de Doha si elle était adoptée. Ces pays estiment que la proposition actuelle ne leur laisserait pas assez de temps pour adapter leurs économies face à cette nouvelle concurrence. Ils perdraient en effet une partie de leur avantage comparatif par rapport aux pays latino-américains car ils peuvent aujourd'hui exporter sans droits en Europe grâce à un régime préférentiel. "Un tel accord condamne, de manière irréversible et à court terme, les productions de bananes des pays ACP", ont-ils dit dans un communiqué.

"Si la réduction tarifaire envisagée était appliquée en l'état, elle condamnerait l'industrie bananière des pays ACP", ajoutent-ils. "Nous résisterons autant que possible pour bloquer cet accord", a indiqué à l'AFP Gerhard Otmar Hiwat, l'ambassadeur du Surinam à Bruxelles, qui représente les pays ACP dans les discussions sur la banane. "Mais si cet accord se fait, et qu'il est nécessaire de bloquer les négociations de Doha, nous le ferons", lors d'une réunion ministérielle de l'OMC à Genève la semaine prochaine, a-t-il prévenu.

La réunion ministérielle est considérée comme la dernière chance de conclure près de sept années de négociation du cycle de Doha sur la baisse des barrières douanières dans le monde. M. Mandelson a estimé jeudi que "les chances de parvenir à un accord" global à l'OMC lors de la réunion de la semaine prochaine "s'améliorent" mais qu'"un accord n'est pas encore dans la poche". "Cela va être difficile, mais je pense que c'est faisable", a-t-il dit.

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